Stratégie "zéro covid" : une nouvelle utopie des alarmistes ? Gratuit
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Dans une tribune publiée sur Le Monde le 15 février, un collectif de scientifiques internationaux appelle à une stratégie « zéro covid » dont l’objectif n’est pas seulement d’aplatir les courbes de contamination mais d’éliminer le virus en créant des zones vertes sans contamination. Si l’objectif peut sembler louable, cette stratégie s’inspire ouvertement des exemples chinois, australiens ou néo-zélandais, qui ont été parmi les plus restrictifs au monde. Ce qui n’a rien d’étonnant au vu des signataires de la tribune, parmi lesquels on retrouve de nombreux adeptes des mesures coercitives comme Antoine Flahault ou Karine Lacombe.

Fidèles à leurs habitudes, les tenants d’une ligne anxiogène font une nouvelle fois parler d’eux, alors même que l’évolution de l’épidémie montrent qu’ils se trompent sur toute la ligne. Et en dépit d’un réel qui ne cesse de les désavouer, leur grille de lecture empreinte de catastrophisme continue de guider leur vision de la crise sanitaire. Ainsi, un collectif de scientifiques a publié le 15 février une tribune sur le site internet du Monde, et simultanément dans plusieurs pays européens, proposant une stratégie qu’ils qualifient de « zéro covid » afin de « traverser la pandémie en minimisant les dégâts ».
Eviter une « succession de confinements »
Dès les premières lignes, le ton est donné : « Si nous voulons en finir avec la pandémie, vacciner est essentiel. Pourtant, cela ne sera pas suffisant. L’espoir de parvenir à l’immunité collective à la fin de l’été en Europe est en train de s’évanouir. Le déploiement de la vaccination prend du retard et l’apparition de nouveaux variants menace l’efficacité des vaccins existants. D’ailleurs, l’histoire nous a prouvé que la vaccination ne peut, à elle seule, éliminer un virus. Une sortie mondiale du Covid-19 en 2021 paraît donc hautement improbable. Comment faire, alors, pour éviter une succession de confinements ? Freiner aussi vite que possible la propagation du virus et nous engager dans la voie d’un rétablissement durable. »
Pourtant, alors même que l’idée d’un troisième confinement semble désormais lointaine — Olivier Véran laissant même entendre qu’il est possible que l’on ne reconfine jamais — les auteurs de la tribune font mine d’imaginer qu’une « succession de confinements » reste possible, feignant ainsi d’ignorer que le confinement n’a jamais fait la preuve de son efficacité, comme l’indiquent parfaitement les études des professeurs Toussaint et Ionnaidis dont Bas les masques s’est fait l’écho. Par ailleurs, ils ne tiennent pas compte non plus de la décrue amorcée depuis quelques semaines par l’épidémie, qui montre une diminution de la courbe des contaminations dans la majeure partie de l’Europe, quelques soient les mesures sanitaires mises en place.
Restrictions de circulation
Engagés dans leurs certitudes, les scientifiques ajoutent : « Eliminer le virus sur l’ensemble du continent européen peut sembler impossible. Nous pensons pourtant être capables d’y parvenir en définissant des mesures et des normes communes de santé publique pour instaurer puis protéger des « zones vertes » où le virus y est maîtrisé. Plus ces zones seront de taille réduite, plus vite elles pourront retrouver un fonctionnement normal et éviter des mesures contraignantes. » Ces fameuses zones vertes seraient alors des secteurs où le taux de transmission est proche de zéro. Ce qui leur permettrait alors de « revenir progressivement à la normale : les écoles, les restaurants, les lieux culturels et les autres entreprises peuvent rouvrir complètement. Les voyageurs peuvent circuler librement entre les zones vertes ; en revanche, il faudra veiller, par des restrictions sur les déplacements, à éviter la réintroduction du virus et, en cas de reprise des infections, déclencher des mesures préventives ciblées, rapides et cohérentes. »
Et pour se prémunir de nouveaux risques, ils appellent à ce que les voyageurs en provenance de zones non vertes présentent à leur arrivée un test négatif et observent une quarantaine. Sans expliquer comment, en pratique, ils comptent mettre en place ce dispositif. Ni même préciser sur quels critères seront déterminées les zones vertes, sachant que les chiffres de contaminations quotidiens dûs à la boulimie de tests effectués en France ne reflètent pas précisément la réalité de l’épidémie. La seule chose qu’ils proposent, au fond, sont encore des restrictions, en portant toujours atteinte à la liberté fondamentale de circuler librement.
Les pro-confinements de retour
Rien d’étonnant à ces propositions lorsque l’on observe d’où elles émanent. Parmi les scientifiques signataires, quelques noms bien connus ressortent. Notamment celui du professeur Antoine Flahault, professeur de santé publique à l'université de Genève et directeur de l'Institut de santé globale, qui déclarait fin janvier que l’hypothèse de recommencer un confinement était « une fenêtre d’opportunité pour toute l’Europe, car c’est peut-être le moment de reprendre la main de façon coordonnée sur la pandémie dans le continent et de ne plus laisser le virus y circuler à un tel niveau d’intensité ». On retrouve également Mélanie Heard, coordinatrice santé du laboratoire d’idée progressiste Terra Nova citée par Bas les masques dans un article récent consacrée au lobbying pro-confinement de l’AP-HP (Assistance publique - Hôpitaux de Paris). Enfin, la célèbre infectiologue de plateaux télés Karine Lacombe, qui appelait encore le 5 février dernier sur France Info à « confiner très fort » est également parti prenante à cette tribune. Il est par ailleurs cocasse de voir cette dernière co-signer un texte s’inquiétant de l’apparition de nouveaux variants, alors qu’elle-même prétendait encore il y a quelques mois que le virus ne mutait pas, en totale contradiction avec les analyses — justes, une fois encore — du Professeur Didier Raoult.
En attendant de savoir ce qu’il adviendra de ces propositions de « zones vertes » et autres mesures évoquées dans cette tribune, l’épidémie connaît une phase de reflux, en dépit des prédictions pessimistes qui ont été servies ces dernières semaines. Il est donc fort possible que cette tribune soit, une fois de plus, un simple coup de communication de la part de scientifiques qui n’ont cessé de perdre en crédibilité au fil de leurs erreurs.
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