Covid-19 et opérations déprogrammées : derrière l'alarmisme, les vrais chiffres Abonnés
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Gabriel Attal a annoncé que le pass vaccinal pourrait éventuellement être retiré dès lors que la pression hospitalière imputée au Covid viendrait à baisser. Mais d’après les chiffres, l’épidémie est loin d’être la seule raison des opérations déprogrammées, ce qui laisse craindre que le pass ne s’éternise pour camoufler la gestion dégradée de l’hôpital public.

C’est une petite déclaration passée relativement inaperçue mais pourtant lourde de sens. Mercredi 26 janvier, dans son point presse habituel à la sortie du conseil des Ministres, le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal s’est exprimé sur la mise en place du pass vaccinal en se félicitant de son effet sur les prises de rendez-vous de vaccination : « Entre l'annonce et l'entrée en vigueur du pass vaccinal, c'est 1 million de personnes qui n'avaient eu aucune dose de vaccin qui ont pris un rendez-vous pour démarrer un schéma vaccinal », avant d’ajouter fièrement que « l'entrée en vigueur du pass vaccinal nous a déjà permis de lever des mesures restrictives comme les jauges dans les stades ou celles touchant les discothèques et les bars ». De quoi envisager prochainement la fin de ce dispositif ? À cette interrogation légitime, Gabriel Attal a répondu : « On pourra l'envisager lorsque la pression sur l'hôpital sera suffisamment retombée pour que les opérations qui ont été déprogrammées dernièrement soient reprogrammées ». Et c’est là que le bât blesse.
Car en effet, s’il est vrai qu’une partie des opérations sont actuellement déprogrammées dans de nombreux hôpitaux où le « plan blanc » a été déclenché, les chiffres démontrent que l’épidémie de Covid-19 est très loin d’être la principale raison de ces déprogrammations. Et en ce qui concerne l’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris — dont le directeur n’est autre que l’inénarrable Martin Hirsch, qui veut faire payer les soins aux non-vaccinés — les chiffres sont assez révélateurs. Selon le rapport publié le 24 janvier dernier par l’AP-HP sur la « baisse et reprise de l’activité chirurgicale, endoscopique et interventionnelle » 18% des salles de bloc opératoires sont actuellement fermées mais… seulement 4% le sont pour cause de Covid ! Les autres fermetures sont principalement dues à des postes vacants au bloc, et les déprogrammations qui en résultent n’ont donc...
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