Traitement anti-covid : la recherche en panne, faute de malades ! Abonnés
Alors que l’Agence européenne du médicament (EMA) annonce l’examen accéléré d’un médicament contre le Covid du laboratoire américain Merck, la recherche en France, déjà freinée par les lourdeurs bureaucratiques, patine maintenant en raison d’un manque de malade. Ce qui confirme que la situation épidémique, en plein débat parlementaire sur le prolongement du pass sanitaire, est loin d'être catastrophique.

D’abord freinée par des lourdeurs administratives, la recherche française sur un traitement contre le Covid-19 est maintenant ralentie par un manque de malades. C’est en tout cas ce qu’a affirmé à 20 minutes Xavier Nassif, le directeur général de l’Institut Pasteur de Lille. Celui-ci avait, dès juin 2020, affirmé que le clofotcol, une molécule déjà sur la marché et utilisée contre des maladies infectieuses, était en mesure de soigner le Covid.
En dépit de cette annonce, les autorités sanitaires n’ont rien fait pour accélérer les essais dont la phase 3, qui vise à mesurer l’efficacité du médicament dans la prise en charge des patients et la prévention de l’hospitalisation, n’a pu commencer que début septembre… soit plus d’un an après l’annonce initiale ! À l’heure actuelle, seuls 10 patients ont pu y participer, beaucoup trop peu pour mesurer l’efficacité de la molécule, alors qu’il en faudrait au minimum 350. « C’est une bonne chose que la maladie recule, on ne va pas se plaindre » a indiqué Xavier Nassif à 20 minutes, tout en déplorant que la recherche française soit dans l’impossibilité de rivaliser avec les poids lourds de l’industrie pharmaceutique : « Les grands laboratoires bénéficient de beaucoup plus de moyens que nous, reconnaît Xavier Nassif. Ils peuvent monter des centres d’essai partout où l’épidémie flambe dans le monde. Si on avait les moyens de recruter en Europe de l’Est ou en Amérique du sud aujourd’hui, nous pourrions aller plus vite ».
Des propos finalement peu surprenants au regard du peu d’intérêt accordé par la France à la recherche scientifique, qui a préféré concentrer toute son énergie et ses moyens d’abord sur le testing massif puis sur la vaccination généralisée, en considérant sans doute que les traitements n’étaient que secondaires. Ensuite, cette situation révèle ensuite autre chose : si on en vient à...
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Au moment où le Covid-19 ressemble de plus en plus à un mauvais souvenir en raison d’un effondrement des contaminations, certaines voix imputent cette situation à la fin des tests massifs.
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