"Décidément, ILS n’ont toujours rien compris" : Christian Perronne revient à la charge Gratuit
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Après un premier essai tonitruant en juin dernier (Y a-t-il une erreur qu'ILS n'ont pas commise ?, éd. Albin Michel), le professeur Christian Perronne repart à l’assaut des alarmistes. Dans ce nouveau livre, il fustige l’entêtement des autorités et s’inquiète du recul de la liberté d’expression dans le domaine de la santé publique. Convaincant.

« ILS ». Dans ce deuxième ouvrage paru depuis le début de la crise chez Albin Michel, c’est encore à eux, les autorités et les médecins alarmistes, que s’adresse le professeur Christian Perronne. Cette fois-ci, l’ancien chef du service des maladies infectieuses et tropicales de l’hôpital Raymond-Poincaré de Garches va plus loin. Il règle ses comptes après avoir essuyé plusieurs attaques : une plainte de l’Ordre des médecins le 10 décembre 2020, une radiation de ses fonctions de président du Conseil scientifique de la Fédération de la maladie de Lyme et de vice-président de cette fédération, qu’il a pourtant lui-même créé… mais surtout, le retrait en décembre dernier de son titre de chef du service qu’il dirigeait depuis 1994. Avec une plume musclée, contrastant avec le calme habituel du personnage, il fait le récit d’un étau qui s’est progressivement resserré sur lui : « J’ai d’abord été baptisé critique, puis dissident, mais aujourd’hui c’est fait, je suis chef de service du Complotisme ! Qu’est-ce qui me vaut cette appellation ? Le fait de remettre en cause des décisions médicales ou politiques que je juge condamnables. »
Pourtant, rappelle-t-il en citant de nombreux noms de médecins et collectifs de soignants, il n’est pas seul en France et dans le monde à s’opposer aux décisions politiques qu’il juge disproportionnées : « Tous ces médecins sont traités de complotistes, ou juste de dingues dans leurs pays parce qu’ils remettent en cause les décisions de leurs dirigeants. Et que moi, c’est ça que je trouve hallucinant, qu’on ne les écoute pas. » Pire encore, relate-t-il, les discours alternatifs sont tus. Les médias, réseaux sociaux et autorités gouvernementales et médicales, qui ont pris l’habitude de modeler progressivement le discours, ne sont pourtant pas exempts de reproches sur la question. « Où est passée l’exemplarité ?Mensonges sur les masques, sur les hôpitaux, sur les chiffres, sur les modélisations, sur les tests PCR… Le médecin rappelle les multiples fois où les autorités et les commentateurs n’ont pas hésité à s’arranger, plus ou moins subtilement, avec la vérité. Le pr. Perronne regrette amèrement que tout cela se fasse au détriment de notre capacité à « débattre librement en France, notamment de tout ce qui touche à la santé publique ».
Vaccins, traitements, stratégie vaccinale… Tous les sujets sont abordés sans filtre, ce qui permet au professeur de préciser ses positions, appuyées par une cinquantaine de pages de notes en fin d’ouvrage. On en apprend notamment plus sur les réserves du professeur envers le vaccin, qui sont plus nuancées que ce qu’elles auraient pu paraître médiatiquement. Christophe Perronne dresse ensuite un inventaire des molécules aux noms imprononçables, et dont le grand public a fait la connaissance. Des traitements qui, selon lui, fonctionnent ou non, mais qui devraient surtout s’accompagner d’un renfort de l’immunité (grâce notamment à la vitamine D, au zinc, ou au magnésium…), une question passée aux oubliettes du Conseil scientifique, regrette-t-il.
Pourquoi une telle paralysie ? À une stratification administrative délirante. Christian Perronne la résume en une phrase : « on a un président de la République et 2 ministres, plus 13 conseils, agences ou organismes existants spécialistes de santé. On en met 10 de plus et une conseillère. Ça fait du monde donc… Peut-être un peu trop, non ? » D’autant plus que cette espèce de « monstre froid », qui conseille Emmanuel Macron dans la stratégie épidémique, le professeur relève que « le comité de pilotage ‘’recherche CovidAP-HP, présidé par devinez qui ? Yazdan Yazdanpanah ! Il est donc dans le Conseil scientifique et dans le Comité analyse, recherche et expertise, et attention scoop : président depuis peu de l’agence ANRS maladies infectieuses que l’État vient de créer ».
Au-delà de ces considérations technocratiques, le professeur Christian Perronne est davantage préoccupé par le discours de peur, qui s’installe en même temps que les libertés s’étiolent. Dans un dernier chapitre consacré à « l’avenir », le professeur laisse sa blouse de médecin de côté pour témoigner de ce que cette crise aura changé, selon lui. Les effets à court ou moyen terme, comme les prochains décès, provoqués par les restrictions sanitaires, à savoir de nombreux retards de diagnostics, nos libertés à l’aune de l’éventuel passeport vaccinal, les conséquences psychologiques de cet épisode… L’auteur s’inquiète des autres crises économiques et écologiques que connaîtra notre époque, mais surtout des réponses qui y seront apportées. « Je n’ai aucun doute sur le fait que vous prendrez les bonnes décisions’’, avait dit Édouard Philippe à Jean Castex lors de la passation de pouvoir le 3 juillet dernier. Christian Perronne commente ces propos d’un mot désabusé : « Je valide ces propos pour ma part. Et ris nerveusement ensuite ».
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