« Le vrai scandale, c’est de n’avoir créé aucune place de réanimation » Gratuit
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Si la situation des réanimations est présentée comme « inquiétante » pour justifier l’annonce de nouvelles mesures restrictives elle est, en réalité, la même qu’en période hors-Covid. Et la coopération désormais efficace entre les hôpitaux publics et le secteur privé ne doit pas faire oublier qu’une amélioration de la prise en charge des malades est possible mais ne dépend que d’une volonté politique, comme l’indique à Bas les Masques le docteur Marc Fitoussi, chirurgien vasculaire.

BLM : Vous exercez dans plusieurs établissements privés, que pensez-vous de la situation actuelle ?
Marc Fitoussi : Il faut avoir avoir à l’esprit l’historique de cette situation. En mars 2020, lors du premier pic épidémique, les pouvoirs publics avaient donné la consigne de garder les malades dans le secteur public et de ne pas les transférer dans des structures privées. Quand les personnels administratifs sont partis des hôpitaux, ce sont les médecins qui ont pris le pouvoir. À ce moment-là, les hôpitaux publics n’ont jamais aussi bien tourné. Puis le secteur privé s’est mis a accueillir des patients, et les médecins du privé ont travaillé bénévolement (à l’heure actuelle, pas un centime ne leur a été versé). Et maintenant on voit que le gouvernement veut à l’inverse réquisitionner les lits du secteur privé.
En période hors-Covid, il y a un pourcentage très important de lits de soins aigus (soins de courte durée) dans l’hôpital public qui pourraient être transformés en lits de soins long séjour ou de psychiatrie, deux secteurs qui en manquent cruellement. Concernant les lits de réanimation, le manque est déjà criant. Même en temps normal, hors période de Covid, il n’est pas rare qu’un patient tourne sur le périphérique parisien pendant deux heures en attendant de trouver une place…
À présent, la coopération entre le public et le privé est-elle fluide ?
Dans la période actuelle Covid, la coopération entre public et privé fonctionne désormais correctement, bien que ce soit toujours le public qui donne les ordres. Le privé et le public sont tout à fait complémentaires et ont toujours travaillé, si ce n’est ensemble, en tout cas dans la même direction. Le vrai scandale de cette période est de n’avoir créé aucune nouvelle place de réanimation en un an. Et contrairement à ce qui est souvent dit, ce n’est pas un problème de ressources humaines.
Les hôpitaux privés pourraient accueillir davantage de patients ?
D’une manière générale, il n’y a pas de lits vacants dans les établissements privés à l’heure actuelle. Le gouvernement a demandé un état des lieux des places de réanimation dans le privé. Nous avons tout ce qu’il faut, nous avons des respirateurs, du matériel, etc. Le privé pourrait sortir plus de lits de réanimation, mais n’en a pas l’autorisation. Ce sont les Agences régionales de Santé qui décident.
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