Prix Nobel de littérature : Houellebecq victime du féminisme ? Gratuit
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Alors que Michel Houellebecq était l’un des grands favori pour l’attribution du Prix Nobel, c’est finalement la romancière française Annie Ernaux, dont l’oeuvre est marqué par un certain féminisme bon teint, qui a emporté la prestigieuse récompense.

Si Annie Ernaux et Michel Houellebecq étaient tous les deux parmi les favoris pour l’obtention du Prix Nobel de littérature, jusqu’à la dernière minute l’avantage restait à l’auteur de « Soumission ». Car en dépit des critiques adressées à son dernier roman intitulé Anéantir et évoquant entre autres la tragédie de la fin de vie, le célèbre écrivain reste l’auteur contemporain le plus lu à l’étranger pour son oeuvre particulièrement riche qui éclaire sans concession toutes les dérives de notre époque et un certain déclin de notre civilisation. Après « Extension du domaine de la lutte» et « Les particules élémentaires » dans les années 90 qui exploraient respectivement le désenchantement d’un petit cadre ordinaire puis la quête de l’amour véritable, Michel Houellebecq a abordé au tournant des années 2000 de nouvelles thématiques comme le tourisme sexuel avec le très cru « Plateforme » (2001) ou l’art contemporain dans « La carte et le territoire » (prix Goncourt 2010) avant d’opérer une évolution marquée vers une analyse percutante des grands enjeux contemporains, explorant l’islamisation de la société Française avec le roman d’anticipation politique Soumission (2015) et les souffrances de la France périphérique et rurale dans Sérotonine (2019). Une oeuvre générale qui porte un regard froid et parfois cynique sur les dérives de notre civilisation, allant jusqu’à créer de vives polémiques, comme lors de la sortie de Soumission, mais démontrant souvent une véritable compréhension de la société, comme en témoigne certaines scènes de Sérotonine évoquant furieusement la séquence des Gilets Jaunes, alors que le livre a été écrit quelques temps avant le début du mouvement. Lucide sur son temps, Michel Houellebecq est politiquement inclassable, mais se trouve très apprécié par de nombreux lecteurs de sensibilité conservatrice. Et c’est peut-être, finalement, ce qui lui a porté préjudice dans l’obtention du Nobel au profit d’Annie Ernaux.
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