Résolution de l’ONU condamnant la guerre en Ukraine : la Russie est-elle réellement si isolée ? Abonnés
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Le 2 mars, l’Assemblée générale des Nations Unies a adopté a une large majorité de pays une résolution (non contraignante) exigeant que la Russie retire immédiatement ses forces militaires du territoire ukrainien. Présenté comme une condamnation unanime de la « communauté internationale », ce vote démontre que la Russie n’est peut-être pas, en réalité, aussi isolée qu’il n’y paraît.

La résolution adoptée par l’Assemblée générale ce mercredi 2 mars « réaffirme son engagement envers la souveraineté, l’indépendance, l’unité et l’intégrité territoriale de l’Ukraine à l’intérieur de ses frontières internationalement reconnues, s’étendant à ses eaux territoriales », « déplore dans les termes les plus énergiques l’agression commise par la Fédération de Russie contre l’Ukraine en violation du paragraphe 4 de l’Article 2 de la Charte » des Nations Unies et « exige que la Fédération de Russie cesse immédiatement d’employer la force contre l’Ukraine et s’abstienne de tout nouveau recours illicite à la menace ou à l’emploi de la force contre tout État Membre ». L’Assemblée générale de l’ONU « exige également que la Fédération de Russie retire immédiatement, complètement et sans condition toutes ses forces militaires du territoire ukrainien à l’intérieur des frontières internationalement reconnues du pays ». Ce texte a été adopté par 141 votes pour, 5 votes contre (Russie, Bélarus, Erythrée, Corée du Nord et Syrie) et 35 abstentions, et nécessitait une majorité des deux tiers pour être adoptée. Objectif largement atteint, donc.
Mais ces chiffres, abondamment mis en avant pour montrer la quasi-unanimité de la condamnation de l’agression russe envers l’Ukraine ne doivent toutefois pas occulter le fait que la « communauté internationale » est loin d’être un bloc monolithique. Et que pour mesurer le réel degré d’isolement de la Russie, il est nécessaire de prendre en compte le fait que chaque pays a un poids différent en terme économique, en terme de population, donc de marché potentiel, en terme militaire (puissances nucléaires ou non). Ainsi, sur les 193 pays représenté à l’ONU le 2 mars 2022, 141 ont voté contre la Russie, 5 ont voté en soutien de la Russie, 34 se sont abstenus et 13 n’ont pas pris part au vote. Pour comprendre la situation, il faut donc évaluer les poids économique, démographique et nucléaire...
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Le 2 mars, l’Assemblée générale des Nations Unies a adopté a une large majorité de pays une résolution (non contraignante) exigeant que la Russie retire immédiatement ses forces militaires du territoire ukrainien. Présenté comme une condamnation unanime de la « communauté internationale », ce vote démontre que la Russie n’est peut-être pas, en réalité, aussi isolée qu’il n’y paraît.