Guerre en Ukraine : l'OTAN en partie responsable pour 68% des Français Abonnés
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Après cinq jours de conflit en Ukraine, la Russie a tenu des propos légitimement inquiétants ce dimanche quant à la mise en alerte de sa « force de dissuasion ». Une situation peut-être liée à une avancée moins rapide que prévue des forces russes sur le terrain, alors que l'UE et l'OTAN ne semblent pas agir en faveur d'une désescalade. En dépit de leur soutien massif à l'Ukraine, 68% des Français jugent d'ailleurs l'OTAN responsable de la situation.

Faut-il voir dans les déclarations de Vladimir Poutine concernant la « dissuasion » (que chacun aura compris comme s'agissant de la dissuasion nucléaire) une volonté de démontrer aux occidentaux le statut de grande puissance de la Russie ou, a contrario, le début d'un aveu de faiblesse concernant une situation sur le terrain plus compliquée que prévue ? Difficile à dire en l'état. Néanmoins, à l'heure actuelle, il semble que les troupes russes ne sont peut-être pas aussi à l'aise que prévu, en raison notamment d'une résistance assez forte des troupes régulières ukrainiennes et d'un sentiment nationaliste assez marqué dans la population.

Alors que les bombardements des infrastructures militaires ont concerné l'ensemble du territoire ukrainien, l’action des forces terrestres russes se cantonne en revanche à l’est du pays et principalement dans les régions russophones limitrophes des républiques de Donetsk, de Lugansk et de la Crimée.
Si l’offensive de la coalition des russes et des séparatistes se poursuit dans les directions actuelles, l’Ukraine pourrait néanmoins perdre en quelques jours tout accès à la mer d'Azov avec la perte de Marioupol et même son accès à la mer Noire dans le cas où la prise d’Odessa devenait un objectif pour les Russes. Ce qui en ferait mécaniquement un pays enclavé si ces territoires ne lui étaient pas restitués par les négociations prochainement prévues en Biélorussie. La présence des navires de l'OTAN en mer Noire se trouverait compliquée, ce qui jouerait en faveur d'un sentiment de sécurité renforcé pour la Russie.
Une situation nouvelle qui affaiblirait considérablement l’Ukraine, jusqu'à présent fortement soutenue par ses alliés européens, ces derniers ayant décidé l'envoi d'armes et de matériels pour 450 millions d'euros ainsi que 50 millions d'euros pour du carburant, pris sur le budget de l'Union Européenne consacré à la paix. Dans le même temps, le président ukrainien...
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