Quelques raisons de ne pas laisser “la science” penser à notre place Abonnés
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Dans cette analyse, notre contributeur Julien Farlin fait un tour d'horizon des éléments à garder à l'esprit pour bien comprendre que la science n'est pas une entité homogène, et nous invite à garder l'esprit critique par rapport aux affirmations péremptoires de certains scientifiques.

La question des « conflits d’intérêts » (ou de son poli euphémisme « liens d’intérêts ») a parfois été abordée dans les débats ou les articles consacrés à la base scientifique des mesures sanitaires prises par les gouvernements en réponse au coronavirus. Demander à chaque médecin et scientifique intervenant dans la presse de préciser ses relations professionnelles et financières avec l’industrie pharmaceutique devrait bien évidemment être la moindre des choses dans une démocratie saine. S’arrêter à cet épiphénomène laisse néanmoins dans l’ombre un problème bien plus important : en 2021, l’indépendance et la liberté de pensée et d’action du monde scientifique n’existent plus que de manière fragmentaire.
Faisons un petit tour d’horizon des autres facettes d’un phénomène de sape généralisée entamé il y a plusieurs décennies.
Subordination à l’orthodoxie comptable
Il y a une génération, la plus grande partie des études menées par les universités et les centres de recherches étaient financées sur fonds propres. Aujourd’hui, le financement est le plus souvent géré soit par une administration centrale toute puissante opérant à l’échelle nationale ou même supra-nationale dans le cas de l’Union Européenne, soit par des organisations privées (fondations ou industries). Ce sont ces acteurs qui répartissent les budgets sous forme d’appel à projets en suivant des axes de recherche déclarés prioritaires. La prise en main de la définition de ces axes et de la répartition du financement par des technocrates acquis à la pensée néolibérale et plus ou moins étrangers au monde de la recherche a pour conséquence une réduction dramatique de la diversité des approches au profit d’une standardisation de la pensée. La ligne de force de cette pensée, c’est un utilitarisme étroit qui réduit des chercheurs à des producteurs de gadgets techniques ou de savoir directement applicable dans un temps prédéterminé, et tend à transformer chaque chercheur...
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