La pratique parlementaire d’Emmanuel Macron dénoncée par un ancien ministre de la Justice Abonnés
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Dans une note rédigée pour Le Club des Juristes, l’ancien Garde des Sceaux Jean-Jacques Urvoas revient sur le quinquennat écoulé et dénonce la personnalisation du pouvoir par Emmanuel Macron au détriment d'un Parlement vidé de sa substance.

Le déroulé des cinq années écoulées a clairement montré à quel point l’exercice du pouvoir selon Emmanuel Macron n’aime pas s’embarrasser de contre-pouvoirs. La place accordée aux parlementaires — et tout particulièrement à l’Assemblée nationale — l’illustre à la perfection, notamment au regard de la gestion de la crise du Covid-19, comme le démontre l’ancien ministre socialiste de la Justice Jean-Jacques Urvoas, qui a livré une passionnante analyse de la situation dans une longue note rédigée pour Le Club de Juristes, premier cercle de réflexion juridique français.
Dès l’introduction, celui-ci explique que « La législature qui se termine restera comme celle de l’effacement consenti de l’Assemblée nationale. Une forme d’éclipse de l’institution parlementaire disparue quasi totalement dans l’ombre de la présidence de la République. En astronomie, un tel phénomène fascine. En matière constitutionnelle, il inquiète car il accentue les déséquilibres caractérisant déjà la Ve République ». Revenant sur les évolutions constitutionnelles effectuées sous Nicolas Sarkozy ayant revalorisé la place du Parlement, il déplore que l’arrivée au pouvoir d’Emmanuel Macron ait marqué une rupture avec cette « reparlementarisation fonctionnelle » de nos institutions : « Sans jamais réellement maquiller ses intentions, le Président aura systématiquement organisé le contournement des assemblées, cherchant en permanence à les vider de leur substance législative et les privant constamment de toute capacité de contrôle ».
Selon l’ancien ministre de François Hollande, « Depuis 2017, Emmanuel Macron a rassemblé, cumulé et thésaurisé l’essentiel des pouvoirs. Il ne s’est guère montré partageux. Dans le « décalogue républicain » qu’il prétendait de rebâtir, gouverner c’était concentrer. Partant, en dépit de sa fréquentation revendiquée du monde intellectuel, il ne s’est pas attaché à conceptualiser sa pratique du pouvoir. Faisant de l’action sa religion, aucun de ses discours ne traite de sa méthode pour réformer. Il ira même jusqu’à revendiquer qu’il « [haïssait] l'exercice consistant à expliquer les leviers d'une...
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