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Décès, pressions, manque d’efficacité : les polémiques qui agitent Pfizer

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Entre une série de décès suspects, une efficacité contestée et une approbation opaque, les controverses enflent autour du vaccin anti-Covid de Pfizer-BioNTech.

Décès, pressions, manque d’efficacité : les polémiques qui agitent Pfizer
Le 20 janvier 2021

La course frénétique à la vaccination a donné son top départ depuis plusieurs semaines, avec son lot de polémiques qui l’accompagne. Et une bonne partie d’entre elles se concentrent autour de Comirnaty, celui développé par les laboratoires Pfizeret BioNTech, à commencer par une série de décès suspects. Le 14 janvier, 23 patients sont décédés en Norvège, après avoir reçu une dose du vaccin. Le médecin en chef de l’Agence norvégienne du médicament a lancé l’alerte : « Les effets secondaires courants du vaccin ARNm, tels que la fièvre et les nausées, ont pu entraîner la mort de certains patients fragiles. » Ni une ni deux, l’Institut national de la santé publique (FHI) a mis à jour ses recommandation, en invitant à la plus grande prudence sur la vaccination des personnes les plus fragiles.

Un vaccin irresponsable

Revirement quelques jours plus tard : après avoir analysé 13 des 23 décès suspects, la Norvège a finalement démenti tout lien avec le vaccin Comirnaty. Et la justification est pour le moins surprenante : « Ce sont tous des gens qui étaient très âgés, fragiles et avaient des maladies graves », a affirmé la directrice de l’autorité norvégienne de santé publique, avant de préciser sans sourciller que « concernant la cause des décès il n’y a pas eu d’analyse ».Traduction : On ne sait pas de quoi ces gens sont morts, mais certainement pas du vaccin ! Pourtant, lorsque des personnes avec des comorbidités décèdent en étant positives au Covid-19, aucun doute ne traverse l’esprit des autorités quant à la responsabilité exclusive du virus…

Et ce tour de passe-passe rhétorique n’épargne pas la France, où cinq personnes sont mortes après avoir reçu une dose de ce même vaccin. Selon le ministère de la santé, elles avaient toutes plus de 75 ans et souffraient de comorbidités. Au total, pas moins de 71 morts ont été recensés en Europe après une vaccination. Ces chiffres restent infimes, en comparaison du nombre de doses de vaccin administrées - 480 000 en France et 48 000 en Norvège au 19 janvier - et ne traduisent pas pour l’instant une dangerosité particulière du vaccin. En revanche, cela pose de sérieuses questions sur l’intérêt de vacciner des personnes fragiles et âgées, en prenant le risque inconsidéré qu’elles décèdent à cause des effets secondaires aggravés par leur santé fragilisée du fait du phénomène naturel de l'immunosénescence

Israël, cobaye de Pfizer

Mais certains pays ne s’embarrassent pas de ces questionnements, et ont préféré engager une stratégie quasi militaire de vaccination massive. Israël fait ici figure de modèle, en ayant déjà vacciné 30% de sa population. Mais alors qu’en Europe, une série d’évènements a enrayé la chaîne logistique de production du vaccin, le gouvernement israélien semble lui avoir trouvé les mots. En échange d’un stock important de doses, ce dernier s’est engagé à fournir à Pfizer les données médicales anonymisées des personnes vaccinées, faisant ainsi du pays, un véritable laboratoire grandeur nature. Mais pour le Premier ministre Benjamin Netanyahu, être « le premier pays au monde à sortir de la pandémie de coronavirus » justifie tous les moyens.

Or, ce coup de force de l’État hébreu sur la scène internationale n’est pas gagné. Le nombre de cas continue de flamber malgré deux semaines d’un confinement général, prolongé jusqu’à la fin du mois de janvier. Et les 2,6 millions de doses de vaccin administrées ne semblent pas y avoir changé grand chose. En effet, la première dose du vaccin Comirnaty ne serait pas aussi efficace que ce que Pfizer avait prévu, selon le coordinateur en charge de la gestion de l'épidémie de coronavirus en Israël : « De nombreuses personnes ont été infectées entre les première et deuxième injections du vaccin. » Reste à voir si la deuxième dose permettra d’atteindre les 95% d’efficacité initialement promis…

Une validation sous pression

Cette cascade de déboires ne serait pas aussi préoccupante si l’approbation du vaccin germano-américain par l’Agence européenne des médicaments (EMA) n’avait pas été aussi opaque. En effet, un consortium de journalistes européens dont fait partie le journal Le Monde, a eu accès à des documents confidentiels de l’EMA, mis en ligne par des hackers, dévoilant les coulisses de l’approbation éclair du vaccin. En novembre, l’EMA formulait trois « objections majeures » vis-à-vis de ce vaccin : certains sites de fabrication n’avaient pas encore été inspectés, il manquait encore des données sur les lots de vaccins commerciaux, et surtout, des différences qualitatives étaient relevées entre les lots commerciaux et ceux qui avaient servi durant les essais cliniques. Mais malgré les réponses de Pfizer aux objections de l’EMA, cette dernière ne semblait pas encore convaincue, à en croire un mail échangé le 30 novembre entre l’EMA et les fabricants le confirme : « Ces problèmes sont considérés comme critiques, en particulier dans le contexte de la nouveauté de ce type de produit et de l’expérience limitée, une stratégie de contrôle plus stricte est donc attendue ».

L’EMA a fini par approuver le vaccin Comirnaty le 21 décembre, soit trois semaines après le Royaume-Uni et deux semaines après les Etats-Unis. Même si elle pris son temps, l’Agence a néanmoins dû faire face à des pressions de la Commission européenne, qui voulait absolument raccourcir les délais d’approbation. En effet, les documents dévoilés évoquent une conférence téléphonique avec la Commission européenne qui se serait tenue dans « une atmosphère plutôt tendue, parfois même un peu désagréable, qui donne une idée de ce à quoi l’EMA peut s’attendre si les attentes ne sont pas satisfaites, que ces attentes soient réalistes ou non ».

Si le temps confirme le manque d’efficacité et les dégâts du vaccin Pfizer, les autorités sanitaires européennes auront de quoi se mordre les doigts. De quoi ravir les autorités chinoises dans leur jeu géostratégique. En réaction aux décès survenus en Norvège, Yang Zhanqiu, un virologiste de l’Université de Wuhan a récemment préconisé de suspendre le vaccin à ARN messager de Pfizer. Même si la Chine, qui utilise des vaccins "classiques" à virus désactivés, a tout intérêt à discréditer la nouvelle technologie d’ARN messager, il reste à savoir si cette dernière nous réservera de nouvelles surprises.

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