Face au vote RN en Outre-mer, le paternalisme néocolonial de l’intelligentsia métropolitaine Abonnés
Auteur
Thèmes abordés
Déni politique, mépris paternaliste… La victoire de Marine Le Pen dans la plupart des territoires ultramarins a fait sortir du bois la caste intellectuelle et médiatique prétendument défenderesse des minorités, qui n’a pas hésité à reprocher à ces habitants leur manque de soutien à Emmanuel Macron.

Si la plupart des territoires qui ont voté à gauche au premier tour ont cédé au sirènes du « barrage républicain », ce n’est pas le cas de l’Outre-mer, qui s’est massivement ralliée au « tout sauf Macron ». À part Wallis-et-Futuna, la Nouvelle-Calédonie et la Polynésie française, tous les autres territoires ultramarins ont accordé leur suffrage à Marine Le Pen au second tour. Parfois avec des scores impressionnants comme en Guyane, en Martinique, à Mayotte ou à la Réunion, où la candidate RN avoisine les 60%… et frôle même les 70% en Guadeloupe ! Au total, Marine Le Pen obtient 58,5 % des suffrages dans l’ensemble de ces territoires, contre 41,5 % pour le président réélu. Soit un partage des voix pratiquement inversé par rapport à l'ensemble du corps électoral.
Comment ces terres marquées par la mémoire de l’esclavage, qui ont en grande partie choisi Jean-Luc Mélenchon au premier tour, auraient-elles pu rejeter l’appel de celui-ci à faire barrage et faire le choix de « l’extrême droite » face à Emmanuel Macron ? Les médias de grand chemin, qui ont pourtant mis toute leur énergie en faveur de la réélection du président, se montrent bien désarçonnés, et cherchent des explications pour se sortir de l’embarras.
Le constat général est unanime : ce résultat ne peut pas être une adhésion aux idées et à la personne de Marine Le Pen, mais bien un « vote de rejet » d'Emmanuel Macron — ce qui ne résout pas la question de départ, surtout que le vote Macron non plus n’est pas un vote d’adhésion. La blessure profonde irrésolue du chlordécone marque bien sûr encore les esprits. Mais l’opposition ardue aux restrictions sanitaires imposées depuis Paris a beaucoup pesé dans la balance. Avec un couvre-feu interminable, des interdictions de circuler absurdes dans ces territoires où l’on vit dehors, une forte répression...
Contenu réservé aux abonnés
Pour le consulter, vous devez vous connecter ou vous abonner.
Thèmes abordés

Après avoir préféré parler de « régulation », le ministre de la Santé François Braun a été contraint d’admettre l’évidente fermeture de certains services d’urgences, tout en persistant à relativiser la situation. Un énième revirement qui fait tâche dans la communication cache-misère du gouvernement.
Thèmes abordés

Hausse des prix, risques de pénuries d’énergie… L’exécutif cherche à faire évoluer sa communication pour préparer mentalement les Français. Une méthode qui pourrait drôlement ressembler à celles employées pour leur faire accepter les restrictions sanitaires.