Patrimoine, McKinsey : les révélations s'accumulent sans ébranler Macron Abonnés
Auteur
Thèmes abordés
Soupçons de sous déclaration de patrimoine, liens étroits avec l’opaque cabinet de conseil McKinsey… Les scandales s’accumulent autour du président-candidat, mais ne semblent pas provoquer de remous dans l’opinion publique. Pour l’instant ?

« D’autres ont été disqualifiés pour moins que ça. » C’est ce que chacun pourrait légitimement penser en se remémorant l’affaire DSK, qui avait écarté le favori de la primaire de gauche en 2011, le dossier à peine ouvert, ou encore l’affaire des emplois fictifs de l’épouse Fillon. Si ces deux affaires avaient suffi à couper court aux ambitions présidentielles des deux prétendants, les scandales qui s’accumulent autour de la personne d’Emmanuel Macron ne semblent pas faire vaciller celui-ci.
Et pourtant, il y aurait de quoi. Mi-mars, l’enquête de la commission sénatoriale, ayant fait état du « phénomène tentaculaire » du recours de l'État aux cabinets de conseil, accusait les filiales françaises du cabinet McKinsey de n'avoir pas payé d'impôt sur les sociétés en France depuis au moins 10 ans. Cet « exemple caricatural d’optimisation fiscale », selon les mots du rapport sénatorial, est décrit dans un article du Canard enchaîné — le journal qui avait déclenché « l’affaire Fillon » — paru ce mercredi, qui détaille « l’incroyable myopie du fisc français » à l’égard du cabinet américain. En déclarant plus de 300 millions d’euros de chiffre d’affaire annuel, note l’article, McKinsey France trouve quand même le moyen d’être perpétuellement déficitaire — et donc d’échapper à l’impôt. En réalité, la filiale reverse la totalité de ses bénéfices vers sa maison maire domiciliée dans le Delaware, un paradis fiscal américain connu pour héberger plus de sociétés que d’habitants. Officiellement, ces versements appelés « prix de transfert » en jargon fiscal, sont censés rémunérer les services que le groupe rend à ses filiales (utilisation de la marque, frais d’administration, assistance…).
McKinsey et la Macronie
Ces manœuvres auraient dû susciter l’intérêt du fisc, qui a d’ailleurs lancé un contrôle fiscal encore en cours, depuis décembre. En principe, le régime de ces « prix de transferts » est contrôlé par la Direction générale des finances publiques...
Contenu réservé aux abonnés
Pour le consulter, vous devez vous connecter ou vous abonner.
Thèmes abordés

Après avoir préféré parler de « régulation », le ministre de la Santé François Braun a été contraint d’admettre l’évidente fermeture de certains services d’urgences, tout en persistant à relativiser la situation. Un énième revirement qui fait tâche dans la communication cache-misère du gouvernement.
Thèmes abordés

Hausse des prix, risques de pénuries d’énergie… L’exécutif cherche à faire évoluer sa communication pour préparer mentalement les Français. Une méthode qui pourrait drôlement ressembler à celles employées pour leur faire accepter les restrictions sanitaires.