Non, Macron n’a pas encore gagné ! Abonnés

Au lendemain du premier tour de la présidentielle, Emmanuel Macron n’a pas perdu de temps pour aller enfin commencer la campagne (dont il s’était jusqu’ici dispensé) en allant tâter le terrain en plein coeur de l’électorat de Marine Le Pen, dans les Hauts-de-France. Le fait marquant du jour est à mettre à l’actif d’une une passante, qui a interpellé Macron pour lui dire « Vous avez dit “emmerder les non-vaccinés“, qu'on était des sous-citoyens, on s'en est quand même pris plein la gueule ». Réponse hallucinante du candidat-président : « Je n'ai jamais dit ça. Je l'ai dit de manière, entre guillemets, “affectueuse“ » Aucune vergogne. « Ce n'est pas très affectueux de dire qu'on veut emmerder les gens. Quand quelqu'un me dit “je t’emmerde“, excusez-moi monsieur Macron mais je ne le prends pas très gentiment », lui avait-elle fait remarquer, avant que ce dernier n’insiste : « Si vous le prenez comme ça, si vous le prenez comme une insulte, oui. Mais ce n'est pas ça que j'ai dit ». Il a décidément toujours raison, et les autres toujours tort. Ce qui pourrait bien lui causer des surprises dans les jours à venir.

Car en effet, derrière l’assurance et l’arrogance d’Emmanuel Macron se cachent de nombreuses fragilités qui rendent sa défaite sinon probable pour le moment, au moins possible en théorie. Déjà, on compte environ 39 millions des 48,7 millions d’électeurs inscrits n’ont pas voté pour le candidat arrivé en tête, relativisant ainsi la victoire du premier tour et laisse supposer de grandes difficultés à venir dans l’hypothèse d’un nouveau quinquennat. Ce qui amène à se demander si, finalement, le vote « par défaut » qui a porté Emmanuel Macron au pouvoir en 2017 ne serait pas celui qui, cette fois, signerait le triomphe de Marine Le Pen ? La comparaison avec la situation politique de...