Commission Bronner contre le conspirationnisme : vers un ministère de la Vérité ? Abonnés
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Ce mercredi 29 septembre, une commission visant à « remettre de la rationalité dans le discours public » est lancée sous la présidence du sociologue Gérald Bronner (lui-même critiqué pour la diffusion de fausses informations) avec le concours de personnalités comme Rudy Reichstadt ou le professeur Guy Vallancien, récemment sanctionné d’un blâme par l’Ordre des médecins. De quoi s’inquiéter de la fabrication d’une forme de vérité officielle visant à empêcher toute forme de contestation de la politique gouvernementale… au moment même où Emmanuel Macron veut prolonger le pass sanitaire jusqu’à l’été 2022.

Nouvelle dérive orwellienne du gouvernement ? Après l’échec cuisant de la rubrique « désinfox » lancée en mai 2020 pour recenser des « articles sûrs et vérifiés » concernant le Covid, Emmanuel Macron n’abdique pas dans sa volonté d’instaurer une vérité officielle sous couvert de lutte contre la désinformation. Et cette fois, il voit les choses en grand, en lançant carrément la « commission Bronner », du nom du sociologue Gérald Bronner qui en a la charge, dans le but de mener le combat contre le conspirationnisme, anathème un peu fourre-tout qui sert aussi bien à qualifier des théories franchement délirantes qu’à dénigrer des questions qui fâchent. La question d’une origine artificielle du Sars-Cov-2, d’abord considérée comme complotiste avant d’être reconnue plausible, en est d’ailleurs un parfait exemple.
Gérald Bronner, expert en désinformation
Si la lutte contre le véritable conspirationnisme peut s’entendre, il reste donc à savoir ce qu’on entend par là et, surtout, qui peut se permettre d’en juger. Et c’est là que le bât blesse. À la tête de ladite commission, on trouve donc Gérald Bronner, sociologue et professeur de sociologie à l’université de Paris, mais également romancier et… membre de l’Académie nationale de Médecine, institution récemment remarquée pour son lobbying pro-vaccinal particulièrement intensif. Auteur d’un livre intitulé Apocalypse cognitive et traitant de l’absence de hiérarchie de l’information du fait des réseaux sociaux, Gérald Bronner a été — comble de l’ironie — vivement critiqué pour avoir lui-même diffusé de fausses informations.
Sa page wikipédia indique en effet : « En deux occasions, Gérald Bronner, grand utilisateur du web pour ses travaux, a reconnu la diffusion de fausses informations bien que sourcées : Dans son livre La Planète des hommes - Réenchanter le risque, il fustige “la ronde des atermoiements précautionnistes“ dans la lutte contre l’épidémie de choléra à Haïti en 2010 qui aurait retardé l'utilisation d’eau de javel pour traiter...
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François Gervais est physicien, professeur émérite à l'université de Tours et auteur du livre "Impasse climatiques : les contradictions du discours alarmiste sur le climat" (éditions l'Artilleur). Il nous explique pourquoi les conclusions du GIEC concernant la catastrophe climatique sont, selon lui, discutables. Entretien.