#FacebookFiles : après les révélations, la dangereuse bataille de la régulation Abonnés
La lanceuse d’alerte Frances Haugen a été auditionnée ce mercredi par les parlementaires Français. Si les révélations sur l’opacité de l’algorithme et les dégâts sur la santé mentale des enfants inquiètent à raison, les velléités régulatrices pourraient gravement menacer la liberté d’expression sur internet, qui est déjà mal en point.

Manque de chance pour Mark Zuckerberg, l’euphorie toute relative de l’annonce de son projet de « métaverse » n’aura pas fait oublier le scandale des « Facebook Files ». Ces milliers de documents internes copiés par Frances Haugen, une ancienne employée spécialiste des algorithmes, attestent du fait que Facebook privilégie ses profits en dépit de lutter contre ses effets néfastes, notamment sur la santé mentale des enfants, la haine en ligne et la désinformation. La lanceuse d’alerte dénonce également le fait que les algorithmes de Facebook sont devenus d’une complexité telle qu’ils semblent parfois échapper à leurs propres auteurs. Ces documents ont été transmis au régulateur américain (la Securities and Exchange Commission, SEC) et au Congrès, puis transmis par une source parlementaire américaine à plusieurs médias, dont le Wall Street Journal, et qui ont lancé un brasier que Facebook n’est pas prêt d’éteindre.
Après les élus américains, anglais et européens, c’est devant les députés, puis les sénateurs Français que l’ex-employée de Mark Zuckerberg est venue s’exprimer ce mercredi. Et cette audition ne se fait pas par hasard. Si la question de la protection des lanceurs d’alertes a été abordée, c’est surtout autour de la régulation des réseaux sociaux que la discussion s’est concentrée, d’autant que le gouvernement français est actuellement impliqué au niveau européen dans les négociations du Digital Service Act (DSA). « Alors que l’Union européenne est en train d’élaborer de nouvelles règles pour juguler la domination des GAFAM, il est important d’entendre l’alerte lancée par Madame Haugen pour calibrer ces outils afin qu’ils protègent efficacement les Européens des comportements abusifs des géants du numérique », avait prévenu le sénateur Jean-François Rapin, Président de la commission des affaires européennes dans un communiqué préalable à l’audition.
Une ambition qui semble également partagée par la principale intéressée qui a introduit son intervention au Sénat ainsi...
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