Restrictions sanitaires en Europe, entre émeutes et désobéissance civile Abonnés

« Si on va sur ce chemin, nous nous dirigeons vers une guerre civile ». Ces propos chocs du maire d’Eindhoven au Pays-Bas, illustrent le climat insurrectionnel qui traverse l’Europe ces derniers jours, en raison des restrictions de liberté instaurées par les différents gouvernements. Le couvre-feu mis en place samedi a été la goutte de trop pour des milliers de hollandais. Des manifestations à Amsterdam, Eindhoven et d’autres villes, ont parfois dégénéré en pillages et en affrontements avec les forces de l’ordre. Un centre de dépistage a été brûlé samedi soir dans le village d’Urk. Au cours de trois jours d’émeutes nocturnes, la police a arrêté plusieurs centaines de personnes.

Au Danemark, le climat de violence s’intensifie. En marge des défilés au flambeau pacifiques, l'incendie d'une poupée à l'effigie de la Première ministre Mette Frederiksen a choqué l’ensemble de la classe politique. Mouvement similaire à Madrid qui, comme Prague et Vienne, avait déjà connu des heurts ces derniers mois, souvent dans l'indifférence médiatique. Même l’important mouvement de désobéissance civile qui s’est déroulé le 15 janvier dernier en Italie — durant lequel des dizaines de milliers de restaurants ont ouverts leur portes pour protester contre leur fermeture imposée — a souffert d’un faible relais des médias de grand chemin. Ces derniers jours, cette gronde a même dépassé les frontières européennes, pour exploser en Israël et au Liban.

Ce vent de révolte ne touche pas encore la France, qui a été profondément marquée par le mouvement des Gilets jaunes et son lot de répression. Mais le seuil d’acceptabilité des restrictions sanitaires semble néanmoins bien atteint. Pour l’heure, il s’exprime sur les réseaux sociaux. En témoigne le succès de la tendance #JeNeMeConfineraiPas sur Twitter, lancée par le Dr Fabien Quedeville. Alors que le pays est sous la menace d’un troisième confinement, le médecin...