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Refuser l’anesthésie du confinement : l’appel de Jean-François Toussaint Abonnés

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Article publié par Jean-François Toussaint sur le blog Médiapart de Laurent Mucchielli, reproduit ici avec son aimable autorisation.

"Confronté à la première pandémie gériatrique du siècle, le gouvernement en est réduit à répéter une coercition au rapport bénéfice-risque non établi. Il se trompe de cible (pourquoi ne pas isoler uniquement les contagieux ?), de lieux (confiner la Bretagne malgré une mortalité 5 fois moindre ?) et de combattants (comment justifier le confinement des 3 millions de Français qui ont guéri du Covid ?). " Autant d'arguments, restitués dans la présente analyse, qui pourraient bien avoir eu un écho en haut lieu, à en juger par la décision gouvernementale de ne pas reconfiner (pour l'instant…).

Refuser l’anesthésie du confinement : l’appel de Jean-François Toussaint
Le 30 janvier 2021

Confronté à la première pandémie gériatrique du XXIème siècle [1] et à son dénuement thérapeutique [2], le gouvernement en est réduit à répéter, encore et toujours, les mêmes gestes coercitifs au rapport bénéfice-risque non établi. Or le confinement global, aveugle, est la forme absolue du renoncement. Il se trompe de cible (pourquoi isoler les sujets sains et pas uniquement les contagieux ?), de lieux (confiner la Bretagne malgré une mortalité 5 fois moindre ?) et de combattants (comment justifier l'interdiction faite aux 3 millions de Français qui ont guéri du Covid alors qu’ils sont au moins aussi bien immunisés que par le vaccin ?). Enfin, il détruit tout autour de lui. Dans cette haute lutte, chaque confinement nous ampute et nous abrutit. Et encore, nous n’en sommes qu’au troisième…

Peut-on éviter une énième calamité ?

OUI. Sans confinement, d’autres pays parviennent aux mêmes résultats. Entre France (confinée 3 mois) et Suède (non confinée), il n’existe aucune différence de taux de mortalité (1100 décès par million d’habitants) ni de répartition par tranches d’âge (90% des décédés avaient plus de 70 ans). Or la Suède a connu une sous-mortalité de 4,5% en 2019 par rapport à 2018 puis une surmortalité de 4,5% en 2020 par rapport à cette même année (Figure 1). On conçoit que, la conjoncture très favorable de 2019 a pu y constituer un réservoir de cibles pour le Sars-CoV-2 en 2020 (effet démographique dit "de moisson“). Seuls les pays (principalement des îles, Nouvelle-Zélande, Taïwan) qui ont surveillé drastiquement et isolé tous leurs arrivants (Corée du Sud, Singapour, Taïwan…) sont pour le moment parvenus à juguler l’épidémie, mais cela ne les empêche pas d’être totalement dépendants de l’immunisation collective avant d’espérer retrouver un régime normal d’échanges.

De nombreuses études montrent maintenant que l’intensité des confinements n’est pas associée...

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