Mortalité supérieure à la canicule de 2003 : ce qu'oublie l'Insee Abonnés
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Dans sa dernière mise à jour, l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) a attribué une mortalité élevée à la canicule et au Covid-19. Mais il oublie un troisième facteur, beaucoup moins alarmant.

La France sort-elle d’un été particulièrement mortel ? Ce vendredi, l’institut a publié une mise à jour du bilan de la mortalité en France dans laquelle il constate une nette hausse lors du dernier mois de juillet, et estime que le phénomène s'explique « vraisemblablement par la vague de chaleur » survenue à cette période « après un premier épisode de canicule dès la mi-juin ». Plus précisément, le rapport mentionne que 1750 personnes ont perdu la vie en moyenne chaque jour en juillet, contre 1610 en juin. Le 19 juillet a enregistré un pic de 2098 morts, bien supérieur à celui de juillet 2021 (1777). Un écart encore plus frappant, d’après le rapport, si l’on élargit la comparaison à une intervalle de trois ans. Juillet 2022 a ainsi été plus meurtrier de 13% par rapport à juillet 2019.
Plus de morts qu’en 2003 : et alors ?
En appui de leur discours alarmiste, certains médias comme BFM TV ont relevé le fait que la mortalité cet été a même été supérieure à celle de 2003, année de référence où la France avait connu une forte canicule, avec 138 000 décès du 1er juin au 22 août 2022 contre 133 000 en 2003 sur la même période. La faute à une canicule encore plus forte ? Pas nécessairement, selon l’institut, qui invoque une autre cause possible à cette surmortalité, à savoir la fameuse « septième vague » de Covid-19. D’après Santé Publique France, qui devrait rendre un rapport complet en octobre, il serait encore trop tôt pour faire la part des choses car certains décès pourraient à la fois être liés au virus et à la chaleur.
Doit-on pour autant s’alarmer ? Les analyses statistiques nous l’ont suffisamment démontré durant la crise sanitaire : il est peu utile de comparer la mortalité toutes causes confondues d’une année sur l’autre, et encore...
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