Immunité collective : la fin de l’illusion est-elle proche ? Abonnés
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Malgré les voix scientifiques discordantes, les pouvoirs publics se sont lancés depuis des mois dans une vaccination généralisée censée bloquer la transmission du virus et nous faire attendre la fameuse immunité collective. Et ce, quitte à faire usage d’une coercition plus ou moins douce. Pourtant, ces derniers jours, les certitudes à ce sujet semblent s’étioler, notamment au sommet de l’État.

60%, 75%, 90%… Les estimations du pourcentage d’immunité à atteindre pour freiner la propagation du virus et, pourquoi pas, mettre fin à la pandémie, n’ont cessé de varier et d’augmenter au fil de l’apparition des nouveaux variants. Malgré tout, pas question pour les décideurs d’interroger la stratégie vaccinale. Ces derniers le martèlent : il faut vacciner en masse pour atteindre la sacrosainte immunité collective. Et ce, même si de nombreux scientifiques, comme le Dr Bernard Kron interrogé par Bas les masques, avancent au contraire que cet objectif est « une utopie ». Cela, notamment en raison de l’interconnexion de notre monde contemporain, qui nécessiterait une immunité quasi mondiale pour un tel virus, qui dispose a contrario d’une capacité mutagène assez importante.
Et comme pour l’efficacité du port du masque à l’extérieur, du couvre-feu — et dans une moindre mesure du confinement —, l’histoire risque de se répéter. Après avoir été ignoré pendant des mois par le monde médiatique et les tenants de la stratégie sanitaire, le discours dissonant remettant en cause notre capacité à atteindre l’immunité collective grâce à la vaccination commence désormais à faire son apparition dans l’espace public. En réalité, il ne pouvait pas en être autrement puisque confronté à l’épreuve des faits.
Ainsi dimanche dernier, l'épidémiologiste en chef de l’Islande, pays pourtant complètement vacciné à 71,5%, a assuré qu’« obtenir l'immunité collective par la vaccination générale est hors d’atteinte ». Israël, laboratoire de la vaccination anti-Covid où près de 60% de la population est vaccinée, n’a pas échappé au variant Delta. Même chose pour le Royaume-Uni, qui a le même pourcentage de personnes vaccinées. Lors d’une réunion avec les parlementaires britanniques, l’infectiologue Andrew Pollard, à la tête du groupe vaccin de l'université d'Oxford (Royaume-Uni), a décrété que l'immunité de groupe était désormais un «...
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