"Depuis mars, rien n'a été fait pour les services de réanimation" Abonnés
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Fondateur du collectif « Santé en danger », le docteur Arnaud Chiche tire la sonnette d’alarme sur la situation des hôpitaux. Ce praticien en colère dénonce l’incapacité du gouvernement à gérer correctement la crise sanitaire et propose un changement radical de stratégie.

Emmanuel Macron l’avait pourtant assuré au mois de juillet dernier : en cas de deuxième vague « nous serons prêts ». Quelques semaines plus tard, cette promesse résonne amèrement pour Arnaud Chiche, médecin à la polyclinique d’Hénin-Beaumont (Hauts-de-France) et lanceur d’alerte sur la situation délétère des hôpitaux. Fort d’un collectif de soignants regroupant désormais 180 000 membres, cet anesthésiste-réanimateur s’investit vigoureusement pour compenser les défaillances du gouvernement dans sa gestion de la crise sanitaire.
Optimiser les effectifs pour démultiplier les équipes
Son constat est clair : le problème initial vient d’un déficit capacitaire du système de santé, et le reconfinement — qu’il juge indispensable — est aujourd’hui le seul moyen d’éviter l’engorgement des services de réanimation. La faute, tout d'abord, à un manque de vision de l’exécutif sur l’état des forces disponibles. Et notamment l’absence d’un état des lieux du personnel médical qui aurait dû être effectué dès le premier pic épidémique du printemps, au moment où le système hospitalier commençait à se trouver sous tension. Une démarche nécessaire à ses yeux, afin d’optimiser les effectifs et démultiplier efficacement les services de réanimation : « si vous aviez fait ça au mois de mars, aujourd’hui vous auriez recréé d’autres équipes, en dispatchant les grosses équipes existantes ».
Face à l’inaction du gouvernement, Arnaud Chiche a dû lui-même mettre en place une ligne d’astreinte pour trouver des réanimateurs disponibles et prêts à se mobiliser sur leur temps libre. « Ce qui est insupportable, c’est que les soignants doivent proposer des brigades de réanimations mobiles en France pour aller renforcer et créer des lits de réanimation », dénonce-t-il.
C’est dans cette optique qu’il propose la constitution d’une plate-forme nationale pour avoir une vision globale de la situation, et organiser au mieux la rencontre entre les besoins d’une part et les effectifs...
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