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Démocratie en Europe : entre paradoxes et illusions Abonnés

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Une étude publiée par la Fondation pour l’innovation politique sur la démocratie et les libertés dans le monde et en Europe semble démontrer un attachement de plus en plus fort aux institutions européennes, à côté d'une mauvaise opinion du fonctionnement de la démocratie. Comment expliquer ce paradoxe ?

Démocratie en Europe : entre paradoxes et illusions
Le 10 mai 2022


« Nous devons aller plus loin. » Ce lundi, la présidente de la Commission européenne, comme Emmanuel Macron, s’est prononcée en faveur de l’abandon du vote à l’unanimité des Vingt-Sept pour modifier les traités européens en profondeur dans des domaines clés. « L'Europe devrait également jouer un rôle plus important dans le domaine de la santé ou de la défense », a déclaré Ursula von der Leyen, confirmant avoir « toujours soutenu que le vote à l'unanimité dans certains domaines clés n'a plus de sens, si nous voulons aller plus vite ». Plus vite, mais vers où ?

Vers le fédéralisme européen. Une mutation progressive de notre régime, à l’œuvre depuis de nombreuses décennies, et qui change en profondeur le rapport des citoyens avec le pouvoir, comme l’illustre la Fondation pour l’innovation politique dans une vaste enquête intitulée Libertés : l'épreuve du siècle sur la démocratie dans 55 pays, notamment en Europe. Le premier enseignement général est que pour la plupart, la démocratie fonctionne mal dans leur pays. Au sein de l’Union européenne (UE), « les jugements sur le fonctionnement de la démocratie sont l’écho d’une fragilisation : en moyenne, 49% des Européens interrogés ne trouvent pas satisfaisant le fonctionnement de la démocratie dans leur pays », selon l’étude. Un taux encore plus faible dans les États de l’Est (66%), où les démocraties « illibérales » sont pointées du doigt. En Hongrie (53%), en Slovénie (57%) et en Pologne (55%), une majorité estime que « ce qui menace le plus la démocratie dans votre pays » est « le gouvernement actuel ». L’ouest européen n’a pourtant pas de quoi se vanter, l’étude relevant que « ce jugement négatif sur le fonctionnement de la démocratie dans son pays est également très partagé en France, en Espagne et en Italie ».

Sans surprise, ce sont les pays scandinaves qui sont...

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