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Au Royaume-Uni, les renseignements confient leurs données à Amazon Abonnés

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Les services de renseignement britanniques ont passé un accord avec les services d’Amazon pour stocker leur données confidentielles relatives à des secteurs particulièrement sensibles comme le contre-espionnage ou la lutte contre le terrorisme. Un choix qui illustre la domination préoccupante des GAFAM en matière de numérique.

Au Royaume-Uni, les renseignements confient leurs données à Amazon
Le 3 novembre 2021

Entre 500 millions et un milliard de livres sterling (soit entre 590 millions et 1,18 milliard d’euros) : c’est le montant du contrat faramineux passé entre Amazon Web Services (AWS) et les agences de renseignements britanniques comme les célèbres MI5 (renseignement intérieur) et MI6 (renseignement extérieur) ou encore GCHQ (Government Communications Headquarters, service gouvernemental responsable du renseignement d'origine électromagnétique et de la sécurité des systèmes d’information). D’une durée de dix ans, ce contrat prévoit notamment un stockage hautement sécurisé des données de ces agences, mais également un accès à des outils d’analyse fonctionnant à l’intelligence artificielle.

Bien évidemment, un tel partenariat suscite quelques inquiétudes outre-Manche, notamment en ce qui concerne l’épineuse question de la souveraineté numérique — Amazon étant une société américaine — mais également relatives au potentiel accès de l’entreprise à des données sensibles qui ne concernent rien de moins que la sécurité nationale du Royaume-Uni. Mais comme l’explique une « source proche du dossier » citée par le Financial Times, pas d’inquiétudes à avoir : les données seront conservées sur le territoire britannique, et Amazon n’aura aucun accès aux informations qui sont détenues sur son cloud. Aucune garantie, cependant, que des échanges intercontinentaux n’aient pas lieu pour des motifs techniques, sans compter que si les serveurs du cloud seront effectivement situés au Royaume-Uni, cela ne garantit rien sur la préservation des données — par nature immatérielles — comme l’a récemment expliqué Eric Verhaeghe à Bas les Masques dans un entretien relatif au « cloud de confiance » Français, fruit d’un partenariat entre Thalès et Google.

Mais au-delà de la question de la souveraineté numérique, cette annonce pose un autre problème qui est celui du retard technologique des pays européens. En effet, selon le gouvernement du Royaume-Uni, des entreprises britanniques ont été approchées pour ce contrat, mais aucune n’étaient en mesure d’apporter les services demandés. La position dominante des GAFAM ne...

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