Après le jackpot des tests Covid, les laboratoires d’analyses sous pression de l’Assurance maladie Abonnés
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Durant la crise sanitaire, les laboratoires de biologie médicale ont connu une rentabilité exceptionnelle. Mais après avoir mis en place d’intenses campagnes de dépistages particulièrement coûteuses, le Gouvernement cible désormais ce secteur pour faire des économie dans le prochain budget de la sécurité sociale.

Fin de l’abondance pour les laboratoires d’analyses médicales ! Après deux années particulièrement rentables pour ce secteur d’activité sur fond d’hystérie sanitaire et de « testomanie » disproportionné, le Gouvernement — qui a lui même fondé une partie de sa stratégie sanitaire sur le dépistage massif, occasionnant ainsi d’incroyables abus — a décidé de couper le robinet. En conséquence, le budget de la Sécurité sociale pour 2023, qui sera présenté lundi prochain, devrait prévoir de réaliser des économies sur ce secteur pour un montant qui pourrait dépasser les 200 millions d’euros.
Une proposition qui fait bien évidemment craindre aux professionnels une baisse des prix de actes de biologie médicale remboursés par la Sécu… mais que l’Assurance-Maladie justifie en arguant que la pandémie de Covid a significativement accru leur activité ! Et pour cause, avec plus de 200 millions de tests réalisés sur 2020 et 2021, les laboratoires ont connu une explosion de leur chiffre d’affaires (+85%), élevant celui-ci à 9 milliards d’euros. En dépit de plusieurs révisions à la baisse des tarifs des tests, l’Assurance Maladie estime que le financement de ces dépistages aura coûté 7 millards d’euros depuis de début de la crise sanitaire. La Caisse nationale d’assurance maladie relève en outre que la biologie médicale est de plus en plus concentrée entre les mains de groupes privés, les plus importants étant Unilabs, Eurofins, Synlab, Inovie, Cerballiance et Biogroup-LCD qui concentrent 60% des laboratoires.
De leur côté, les représentants des labos déplorent d’être pointés du doigts après avoir été hyper-sollicités par les autorités. Le président du syndicat des biologistes, François Blanchecotte, a déclaré aux Echos : « On est les vilains petits canards et les profiteurs de crise, c'est agaçant (…) À un moment, les pouvoirs publics ont eu besoin de nous et on a tout fait. » Selon lui, les laboratoires, eux aussi touchés par l’inflation, à l’instar...
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