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Vaccins et « antivax » : une histoire de progrès et de défiance Abonnés

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L’histoire des vaccins commence en même temps que celle des « antivax ». Dès son origine, les détracteurs de la vaccination fondent leur argumentaire sur la religion, la politique sanitaire et la défiance envers une certaine élite. Mais l’étude des épidémies prouve que seuls les vaccins sont réellement efficaces pour endiguer les maladies infectieuses. Si l’innocuité de cette prophylaxie est souvent questionnée, elle préserve néanmoins la population en développant l’immunité collective contrairement au confinement et à la séquestration des malades.

Vaccins et « antivax » : une histoire de progrès et de défiance
Le 24 janvier 2021

Selon un sondage Ipsos d’octobre 2020, 54% des Français seraient enclins à se faire vacciner contre la Covid-19. En Italie, ce taux s’élève à 65%, à 79% au Royaume-Uni et à 87% en Inde à la même date. Mais début janvier 2021, toujours d’après les chiffres d’Ipsos, la proportion de Français enclins à la vaccination n’était plus que de 40%, faisant ainsi de la France l’un des pays les plus réfractaires en compagnie de la Russie (43%) et de l’Afrique du Sud (53%).

Il y a quelques décennies encore, des posters de Pasteur ornaient les salles d’attente de nos médecins généralistes et le dessin animé éducatif Il était une fois les découvreurs lui consacrait tout un épisode. Les membres de son institut cumulent aujourd’hui dix Prix Nobel. Plus d’un siècle et demi après sa mort, Pasteur était encore un héros de la médecine. Alors pourquoi tant de défiance aujourd’hui face aux vaccins dans notre pays ? L’histoire apporte une partie de la réponse à cette énigme digne du sphinx de Thèbes.

Depuis l’Antiquité, la variole tuait de centaines de milliers de personnes dans le monde par vagues récurrentes. Son taux de mortalité était estimé à 15%. Les médecins ont vite remarqué que la maladie laissait deux choses aux survivants : des cicatrices disgracieuses et une immunité. L’exprimer est alors compliqué car ce concept n’existe pas encore. Hippocrate (460-377 av. J.-C.), le plus célèbre médecin grec, ne disposait pour lutter contre les maladies infectieuses que de la décoction d’orge, un ancêtre de la tisane… Il en développe abondamment les bienfaits dans son ouvrage Du régime dans les maladies aigües. Mais, bien évidemment, l’action d’une tisane est insuffisante en contexte pandémique.

Lady Montagu et les prédécesseurs des antivax

La variolisation, le premier procédé imaginé pour lutter contre la variole, apparaît au XVIIe...

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