Formes graves du Covid-19 : une nouvelle étude détaille les pathologies à risque Gratuit
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Une étude menée par Epi-Phare, groupement d’intérêt scientifique constitué par l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) et la Caisse nationale d’assurance maladie (CNAM), détaille avec exhaustivité les pathologies susceptibles d’occasionner des formes graves de Covid. S’ajoutant ce que l’on connaît depuis le début de l’épidémie, cette étude vient confirmer de manière particulièrement précise que le Covid-19 est loin de concerner tout le monde de la même façon.

L’étude d’Epi-Phare a pour principal intérêt qu’elle a été menée sur pratiquement l’intégralité de la population — représentant ainsi une cohorte de plus de 66 millions de personnes — dans le but de lister avec précision les facteurs de risque de contracter une forme grave de Covid-19, parmi lesquels une liste de maladies chroniques.
Menée sur une période allant de la mi-février à la mi-juin 2020, soit au moment du pic épidémique du printemps dernier, cette analyse à grande échelle effectuée à partir des informations du Système national des données de santé (SNDS) a non seulement permis la confirmation des catégories de personne dites « à risque », mais a également donné la possibilité d’étudier les corrélations avec des maladies courantes, mais aussi des pathologies plus rares. Ce sont ainsi 47 maladies chroniques qui ont pu être étudiées attentivement.
Les données recueillies lors de la période analysée (durant laquelle près de 88 000 personnes ont été hospitalisées pour Covid et un peu plus de 15 000 en sont décédées) ont permis dans un premier temps de confirmer ce que l’on sait depuis le début de l’épidémie, à savoir que l’âge était bel et bien le facteur prégnant dans les cas d’hospitalisation pour formes sévères de la maladie. Facteur d’autant plus marqué lorsqu’il s’agit des décès. Par ailleurs, elles confirment également le rôle des comorbidités déjà connues, en apportant des précisions sur l’augmentation des risques associés à chacune d’entre elle. Ainsi, le diabète augmente de 64% le risque d’hospitalisation, l’obésité de 63%, l’insuffisance cardiaque de 44%, et l’hypertension artérielle de 17%. Quand à la surmortalité, elle est de l’ordre de 75% pour les diabétiques, de 56% chez les individus obèses, 54% chez ceux souffrant d’insuffisance cardiaque, et de 15% pour ceux atteints d’hypertension.
Mais le plus intéressant est sans conteste la question des pathologies chroniques. L’étude indique ainsi que pratiquement toutes les maladies chroniques entraînaient des risques accrus d’hospitalisation et de décès à l’hôpital. Parmi ces affections, sept ont été désignées comme étant particulièrement à risque :
- La trisomie 21 (multiplie par 7 le risque d’hospitalisation et par 23 le risque de décès)
- Le retard mental (multiplie par 4 le risque d’hospitalisation et par 7 le risque de décès)
- La mucoviscidose (multiplie par 4 le risque d’hospitalisation et par 7 le risque de décès)
- L’insuffisance rénale chronique terminale sous dialyse (multipliant par 4 le risque d’hospitalisation et par 5 le risque de décès)
- Le cancer actif du poumon (multipliant par 3 le risque d’hospitalisation et par 4 le risque de décès)
- La transplantation rénale (multipliant par 5 le risque d’hospitalisation et par 7 le risque de décès)
- La transplantation pulmonaire (multipliant par 3 le risque d’hospitalisation et par 6 le risque de décès)
Des constats qui, une nouvelle fois, démontrent que le Covid-19 est loin d’être une maladie qui concerne l’ensemble de la population, mais s’attaque prioritairement à des sujets âgés et fragiles, désormais parfaitement connus et définis. Et ce sont bien ces derniers qu’il convient de protéger — et de traiter le cas échéant — en priorité, afin de pouvoir enfin sortir des mesures de restrictions généralisées que les Français supportent de moins en moins bien.
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La multiplication des tests PCR dans la population laisse entrevoir une augmentation très nette du nombre de cas dit « positifs » au SARS-CoV-2, poussant le gouvernement à prendre des mesures de plus en plus restrictives pour freiner l’épidémie. Néanmoins, la réalité de la situation reste discutable.
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ENTRETIEN. Marie-Estelle Dupont est psychologue clinicienne et psychotérapeute. Spécialiste de l’approche par la parole, elle a travaillé plusieurs années à l’hôpital avant d’exercer en libéral. Elle livre aujourd’hui à Bas les masques son point de vue sur la gestion de la crise sanitaire.