Restaurants : 1er février à risques en France, tables ouvertes en Italie et en Espagne Gratuit
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Ce lundi 1er février est le jour de l’appel de Stéphane Turillon, restaurateur du Doubs, qui souhaite lancer un grand mouvement d’ouverture des restaurants afin de protester contre les restrictions sanitaires. Bénéficiant d’une forte côte de popularité et abondamment relayé sur les réseaux sociaux, cet appel sera-t-il massivement suivi ? Pas certain, selon de nombreux professionnels et représentants d’organisation. Même si beaucoup dénoncent néanmoins l’injustice de ces contraintes qui s’éternisent, au regard notamment des situations espagnoles et italiennes.

Le lundi 4 janvier dernier, Stéphane Turillon, propriétaire d’un restaurant à Cusance (Doubs) appelait à un mouvement d’ouverture massive des restaurants pour dénoncer l’impact des restriction sanitaires sur ces établissement, désormais fermés depuis la fin du mois d’octobre après avoir déjà subi de longues semaines de fermeture en raison du confinement du printemps dernier. Désormais, après un mois de janvier particulièrement compliqué qui aura vu l’instauration d’un couvre-feu national à 18h, puis le risque d’un troisième confinement — repoussé de justesse après le grand mouvement #JeNeMeConfineraiPas du docteur Fabien Quedeville — la date fatidique du 1er février est enfin arrivée, avec son lot d’incertitudes.
Soutien sur les réseaux sociaux
Au fil des multiples interventions médiatiques de Stéphane Turillon, la volonté affichée de faire du 1er février une grande journée de protestation a pris une certaine ampleur, notamment sur les réseaux sociaux. Ainsi, le groupe Facebook Mon restaurant ouvre le 1er février compte plus 25 000 membres et le groupe Les restaurateurs ouverts le 1er février en dénombre plus de 5 000. Parmi les messages échangés, un grand nombre de clients souhaitant s’informer sur les restaurants ouverts dans leur secteur géographique, ainsi que des encouragements pour cette démarche et un rejet massif des restrictions générales imposées à la population. On note également sur Twitter de nombreux appels à voir les restaurants ouverts ce lundi, au travers de l’utilisation des mots-clés autour de cette thématique. Un soutien virtuel vérifiable dans la réalité et qui indique une véritable attente de la part des consommateurs : ainsi, les restaurants qui ont rendu leur ouverture publique ont presque immédiatement affiché complet et se même sont vus contraints de refuser des réservations.
Les professionnels réticents
Néanmoins, de nombreux professionnels du secteur ont fait part de leurs réserves quant à cette action. Et on peut le comprendre, vu les sanctions prévues par Bruno Le Maire. Ce matin sur RTL, le ministre de l'économie a annoncé que le fond de solidarité des contrevenants sera suspendu pour un mois. En cas de récidive, la sanction sera définitive. Contacté par Bas les masques, Stéphane Manigold, porte-parole du collectif « restons ouvert », juge que cette action risque de mettre l’ensemble des restaurateurs dans l’embarras. Un avis partagé par les représentants de l’Union des Métiers et des Industries de l’Hôtellerie (UMIH) du Doubs, qui se sont désolidarisés de l’initiative de Stéphane Turillon, en expliquant qu’ils « n’appelaient pas à ouvrir », craignant des « conséquences lourdes et dramatiques », notamment des fermetures administratives. Tout comme de nombreux indépendants qui craignent un chantage aux aides, ayant été également prévenus par les autorités qu’une ouverture illégale les exposerait par ailleurs à un risque de sanctions pénales. Une inquiétude amplifiée après la surprenante initiative de Christophe Wilson, restaurateur à Nice, qui a ouvert son établissement mercredi 27 pour le service de midi sous l’oeil des caméras de nombreux médias, placé en garde à vue durant 24h à la suite de ce coup d’éclat et dont Bas les masques était allé rencontrer les soutiens.
Tables ouvertes en Italie et en Espagne
Mais il ne faut pas oublier que la colère des restaurateurs français reste bien légitime, au regard notamment de la situation chez certains de nos voisins. Ainsi, en Espagne, de nombreuses tables accueillent désormais des touristes français lassés d’être privés de loisirs depuis maintenant de trop longues semaines, et qui n’hésitent pas à se rendre de l’autre côté des Pyrénées pour profiter d’un semblant de vie normale. De son côté, l’Italie allège ses restrictions à compter d’aujourd’hui et va permettre une réouverture de ses établissement de restauration dans les trois-quart des régions, ce qui ne manquera pas d’attirer là aussi des touristes français en manque de sorties au restaurant. De quoi alimenter davantage le sentiment d’injustice et renforcer la colère de professionnels déjà à bout de souffle et injustement privés de perspectives, quitte à les pousser à des actions de désobéissance civile massive ? Réponse à la fin d’une journée à haut risque.
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ENTRETIEN. Mohand Sidi-Saïd, ancien vice-président des laboratoires pharmaceutiques Pfizer, revient pour Bas les masques sur le vaccin contre le Covid-19 présenté par Pfizer. Après quarante ans au sein de son groupe, le natif d’Algérie resté loyal à l’industrie pharmaceutique garde son esprit critique et se montre prudent face à l’annonce d’un vaccin présenté comme « efficace à 90% ».
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